→Numer 44/1 Neofilologa dostępny online
INTRODUCTION
Dans le système général de la langue, entrent en jeu des sous-systèmes particuliers correspondant à différents niveaux d’organisation du langage et à divers types d’articulation. C’est ainsi qu’on parlera de structures syntaxiques et même des structures lexicales. Toutefois la langue ne peut fonctionner qu’avec la totalité de ses rouages.
Francis DEBYSER
Dans le NEOFILOLOG 43/2, nous avons inauguré un débat sur les sous-systèmes de langue en pratique glottodidactique. Les spécialistes en linguistique et en didactique des langues vivantes étrangères ont présenté leurs recherches concernant l’acquisition des différents sous-systèmes linguistiques par les apprenants polonophones. En poursuivant cette thématique, nous avons décidé de donner la parole aux chercheurs et professeurs de langues romanes afin d’examiner de plus près quelques aspects choisis liés au processus d’enseignement/apprentissage des langues romanes dans le cadre scolaire polonais. L’accent a été mis sur la formation et le développement d’une compétence linguistique à des niveaux d’enseignement et d’apprentissage différents. Nous avons tenu à présenter les changements que l’on peut observer à l’intérieur des soussystèmes des langues romanes dus à l’évolution des langues elles-mêmes et à leur adaptation à de nouveaux modes de communication, en particulier médias et internet. Nous avons également proposé aux auteurs des articles d’analyser l’impact de ces changements sur le choix des contenus d’enseignement/apprentissage en classes de langues romanes enseignées en tant que langues étrangères. Nous avons demandé aux auteurs de bien vouloir se pencher sur les difficultés des apprenants polonophones liées à l’acquisition des sous-systèmes des langues romanes. Et tout cela pour voir quelles sont les possibilités pour rendre plus efficace le processus d’acquisition d’une compétence linguistique en langues romanes par les polonophones.
Les représentants de trois langues romanes, à savoir - le français, l’espagnol et l’italien - ont répondu à notre appel et nous ont adressé les résultats de leurs travaux de recherche. Nous avons sélectionné huit articles: six en français, un en espagnol et un en italien, que nous soumettons aux lecteurs de ce numéro de NEOFILOLOG, tout en espérant que leur lecture apportera des informations utiles tant sur le plan linguistique que sur le plan didactique. Deux articles consacrés au sous-système phonique ouvrent le présent volume de NEOFILOLOG. Les deux traitent le sujet de l’acquisition d’une compétence de reconnaissance des sons en langues étrangères et de leur articulation correcte. Les deux se situent au niveau de l’enseignement/apprentissage de l’orthoépie à des étudiants qui commencent leurs études supérieures à l’université et qui poursuivent les cours de phonétique corrective. L’article de Jerzy Szałek analyse plusieurs phénomènes phonético-phonologiques de l’espagnol contemporain, tout en mettant l’accent sur les difficultés des étudiants polonophones liées à la perception et la reconnaissance des phonèmes de la langue espagnole. L’article contient également une approche synthético-analytique des manuels de phonétique conçus pour les étrangers qui apprennent l’espagnol en situation scolaire. Mieczysław Gajos focalise sa recherche sur l’analyse des voyelles nasales en français contemporain en proposant une étude comparative des nasales françaises et polonaises dans une perspective linguistique et didactique. Il soulève un certain nombre de problèmes rencontrés par les étudiants en filière FLE concernant la discrimination auditive et la prononciation correcte des sons nasals français. La réflexion sur les sous-systèmes des langues romanes passe par la suite vers le sous-système lexical. Marzena Blachowska et Séverine Pacholczyk présentent un compte-rendu de leur recherche réalisée dans le cadre de la formation linguistique universitaire ayant pour objectif d’évaluer l’efficacité du blearning dans l’acquisition et le développement de la compétence lexicale par les étudiants de philologie romane de l’Université de Poznań. Le sous-système lexical de l’italien contemporain fait l’objet d’une étude de Beata Szpingier, qui se penche dans son article sur l’italien de spécialité en analysant de plus près la terminologie médicale du point de vue linguistique et didactique. Ses réflexions pédagogiques s’appliquent à l’enseignement/apprentissage de l’italien dans le contexte de la formation universitaire. Quant à la morphologie et la syntaxe, trois articles ont été retenus pour ce numéro de NEOFILOLOG. Le premier, celui de Lidia Lebas-Frączak, examine l’emploi des temps du futur en français contemporain. L’Auteur propose une approche contrastive innovante du futur proche et du futur simple dont l’usage par les apprenants polonophones en situation de communication rencontre de nombreuses difficultés. La lecture de cet article permet de mieux saisir et comprendre la différence fonctionnelle de ces deux temps du futur en français moderne. La performance morphosyntaxique dans les tâches de reformulation écrite fait l’objet d’une étude dans l’article proposé par Katarzyna Karpińska-Szaj et Bernadeta Wojciechowska. Les Auteurs s’interrogent à propos de la possibilité de l’enseignement et l’apprentissage de la grammaire du français dans une perspective discursive, tout en mettant l’accent sur l’autonomie de l’apprenant dans la construction de sa compétence morphosyntaxique en langue étrangère. Dans le troisième article consacré au sous-système morphosyntaxique, Urszula Paprocka-Piotrowska présente la façon dont se développe la structure syntaxique de la phrase à travers un cycle de l’acquisition: apprentissage du FLE dans le milieu institutionnel, dans un programme scolaire de 4 ans. L’analyse des données linguistiques (textes narratifs oraux) montre clairement la complexification de la structure phrastique dans les stades successifs de l’acquisition. L’étude présentée confirme ainsi l’hypothèse forte que la complexification syntaxique est un bon indicateur du développement de l’interlangue des apprenants.Il est tout à fait évident qu’un bon traducteur doit entre autres choses maîtriser parfaitement bien tous les sous-systèmes des langues source et cible. La formation professionnelle des traducteurs doit donc en tenir compte. Teresa Tomaszkiewicz analyse dans son article plusieurs aspects de la formation des traducteurs professionnels en Pologne dans le cadre du projet Master européen en traduction (EMT). L’Auteur décrit d’une façon très détaillée toutes les compétences qu’un traducteur de qualité doit acquérir au cours de sa formation professionnelle. Parmi ces compétences, il y a bien évidemment celle qui met l’accent sur la maîtrise parfaite de tous les sous-systèmes linguistiques.
Je remercie tous les Auteurs d’avoir contribué à la création de ce volume de NEOFILOLOG et ont accepté de partager leurs expériences avec les lecteurs de notre revue. Je souhaite à tous ceux qui vont lire ou liront les articles réunis dans ce numéro une bonne réception de tous les textes, tout en étant persuadé qu’ils peuvent constituer un bon point de départ pour des réflexions personnelles et des études plus approfondies. Je tiens également à exprimer mes remerciements à tous les rapporteurs qui ont eu la gentillesse de lire très attentivement tous les textes et de partager leurs opinions et remarques avec les Auteurs réunis dans le présent numéro de NEOFILOLOG autour des sous-systèmes des langues romanes.
Mieczysław Gajos